Porte fermée derrière moi à la va-vite, j’avais quitté le manoir familial sans regarder derrière moi, les paroles de mon « paternel » s’arrêtant directement, même si je ne doutais pas une seule seconde du fait qu’il n’avait pas arrêté de parler. Probablement que la porte en bois massif suffisait à suffisamment couvrir le bruit pour me donner une sensation de calme. J’avais marché le long de l’allée le plus rapidement possible, comme si j’avais peur que quelque chose ou quelqu’un puisse me retenir et, dès que j’avais pu le faire, j’avais transplané dans un coin reculé de Londres, là où personne ne me verrait. Quand tout s’était gâté dans la maison de mon enfance, je n’avais pas hésité à envoyer un hibou à Alya, la seule personne à qui je pouvais vraiment me confier par rapport à tout ça. Enfin, il n’y avait pas que ça, c’était aussi quelqu’un que j’appréciais beaucoup. Je n’avais pas spécialement attendu sa réponse -au pire des cas, ça me fera prendre l’air-, ayant quitté le manoir même pas une heure après que le hibou soit parti par la fenêtre.
Une fois arrivé à Londres, j’avais pris la direction du centre-ville, commençant à guetter une petite tête blonde au fur et à mesure que j’avançais. En soit, il y avait des chances qu’elle ne soit pas là, elle était occupée avec tous ses entraînements, mais ça valait le coup d’essayer. Au final, j’avais presque été surpris en la voyant arriver en face de moi. Soit c’était le hasard, soit elle avait finalement été disponible, mais dans tous les cas je le saurais bien assez vite. J’avais continué d’avancer jusqu’à arriver à son niveau, un soupir passant presque la barrière de mes lèvres au moment où nos regards se croisaient, l’absence de surprise sur son visage ayant le rôle d’une confirmation quant au fait qu’elle avait bien reçu mon hibou et était venue pour cette raison.
Alya ! J’espère vraiment que je t’ai pas dérangée, mais dans tous les cas, merci.
AVENGEDINCHAINS
Alya R. Black
Co-Fonda
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playerMessages : 1869 Date d'inscription : 02/05/2020
Alya était épuisée. Complètement vannée, claquée, éclatée, tous les synonymes pouvaient largement fonctionner. Elle aurait pu dire que c’était à cause de l’entraînement, qu’elle était épuisée parce qu’avec la saison finie elle devait à présent se concentrer sur les entraînements de l’équipe nationale... Mais bon, fallait être honnête. C’était rien de tout ça, le problème. Le problème, c’était la cuite qu’elle s’était prise la veille avec d’autres membres de l’équipe. Ça, et le foutu rapace qui l’avait réveillée à peine quelques heures après qu’elle avait enfin réussi à s’endormir. Forcément, puisque c’était l’été, il faisait chaud, et l’immonde bête – qui était adorable, au fond, mais la gueule de bois parlait pour elle – était entrée par la fenêtre ouverte, la faisant se réveiller en sursaut quand il avait hululé. Non, franchement, c’était très probablement le pire réveil de sa vie. Ça entrait au moins dans le top 3. Do not recommend. Bon, peut-être qu’elle s’était un peu adoucie quand elle avait vu qui était l’expéditeur du message mais ça, y’avait pas de témoin pour l’affirmer.
Puisqu’il voulait la voir apparemment en terrain neutre, elle s’était traînée jusqu’à la salle de bain et avait pris une longue douche histoire d’essayer de se débarrasser de sa gueule de bois. Puisque ça n’avait pas fonctionné, elle avait pris une potion mais savait que ce genre de chose n’agissait pas immédiatement. Vêtue d’un short et d’un sweat large qu’elle avait peut-être volé à l’un ou l’autre de ses coéquipiers ou à son meilleur ami – aucune idée d’où il venait, mais il était confortable – elle avait fini par sortir de son appart et prendre la direction du lieu de rendez-vous indiqué dans le message porté par le hibou. Pas question de transplaner dans son état, vu la fatigue et le mal de crâne, elle risquait de se faire plus mal qu’autre chose. Elle finit par arriver pile à temps, puisque Sebastian était aussi en train de débarquer. Elle leva les yeux au ciel quand il prit la parole.
« J’ai une tronche à pas avoir été dérangée ? J’te jure t’as intérêt à pas parler fort le temps que la potion agisse parce que j’ai une gueule de bois à crever. »
Elle le regarda rapidement des pieds à la tête, comprenant tout de suite que quelque chose n’allait vraiment pas à la maison. Pour qu’il en soit au point de se tirer, c’est que ça avait dû gueuler bien fort. Elle passa une main couverte par la manche trop longue de son sweatshirt sur son visage et soupira.
« Bon. Qui dit cuite dit que j’ai envie de m’empiffrer de trucs bien gras. Viens on va s’taper un fish & chips. J’invite. »
Il lui faisait de la peine, au fond, ce gosse. Il lui en avait toujours fait. Pas pour rien qu’il était globalement le seul Serpentard à qui elle accorde sa confiance. Certes, elle ne lui avait jamais vraiment dit grand-chose sur elle-même – de toute façon il n’y avait pas grand-chose à dire – mais elle le considérait réellement comme un ami. Et ce qu’il se passait chez lui, derrière les portes closes... Ouais, ça la révoltait. Elle n’attendit pas qu’il réponde et tourna les talons, prenant la direction d’un petit shop qu’elle connaissait bien, pas très loin de son appartement. Son estomac grondait et ne demandait qu’à être empli de gras et de nourriture réconfortante. Et il allait être largement servi !
(c) oxymort
Sebastian Flint
Batteur
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playerMessages : 117 Date d'inscription : 10/04/2021
Ouais, c’est vrai qu’à la voir de plus près, elle avait l’air complètement décalquée, l’ancienne lionne, et je n’avais pas eu besoin de chercher bien loin pour avoir une explication, la jeune femme me la fournissant sur un plateau d’argent : une bonne cuite datant de la nuit précédente. Ah. Ouais. Probablement que mon hibou était carrément mal tombé, du coup. Alors évidemment, je me sentais un peu mal de l’avoir faite se déplacer alors qu’elle n’était pas en forme, mais en même temps ça me faisait du bien de la voir, surtout que visiblement, la gueule de bois ne changeait rien à son franc parler habituel, et tant mieux.
C’est noté. Par contre, c’est pas de ma faute si tu sais pas gérer tes beuveries, puis je t’avais bien dit dans mon hibou que t’étais pas obligée de venir si tu voulais ou pouvais pas.
Une partie de moi voulait la remercier une nouvelle fois, mais je savais bien que ce n’était pas la peine, je l’avais déjà fait une fois et le faire encore et encore ne changerait rien. Je l’avais suivie dès qu’elle avait pris la direction du restaurant, un petit sourire se faisant une place sur mes lèvres à l’idée de pouvoir manger en ville, et surtout de pouvoir manger quelque chose de gras. Ok, j’étais du genre à faire attention, entre autres avec le Quidditch, mais actuellement j’en avais rien à faire, la nourriture grasse était clairement réconfortante, alors je n’allais pas hésiter une seule seconde avant de me jeter dessus. En plus, si j’étais invité, c’était encore mieux.
J’imagine que tu sais déjà où tu veux aller ?
Je ne savais pas vraiment si on parlerait de ce qu’il s’était passé chez moi ou non, mais assez franchement, ce n’est pas comme si c’était complètement nécessaire. Probablement qu’en parler ne me ferait pas de mal, mais ce n’était pas non plus comme si c’était obligatoire, je savais parfaitement que dans tous les cas, passer du temps avec Alya me ferait du bien, encore plus si c’était autour d’un bon repas.
AVENGEDINCHAINS
Alya R. Black
Co-Fonda
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playerMessages : 1869 Date d'inscription : 02/05/2020
Regard noir vers le Serpentard quand il commenta sa gueule de bois. Il avait de la chance qu’elle ne soit pas tout à fait en forme, parce qu’elle l’aurait éclaté sur place, en temps normal. Sérieusement, elle s’était fait chier à se faire présentable – selon les critères Alya Black, du moins – et c’était comme ça qu’il la remerciait ? Petit con. Jamais faire confiance à un Serpentard, de toute façon. Elle se contenta d’une légère tape à l’arrière de son crâne avant de lui imposer – plus que de lui proposer – d’aller manger quelque chose. Elle avait besoin de se remplir l’estomac et s’il voulait parler, autant qu’ils fassent ça en mangeant. Elle leva les yeux au ciel en l’entendant demander si elle avait une idée d’où ils allaient, et lui lança un regard complètement blasé.
« Nan, bien sûr que nan. Je marche complètement dans le vide sans aucune direction, bien entendu. »
Soupir, avant de se concentrer à nouveau vers l’avant, lâchant cependant un dernier commentaire en soupirant.
« Toujours aussi cons les verts, hein. »
Petit sourire aux lèvres, parce que quand même, elle l’aimait bien. Ils continuèrent de marcher en silence, parce qu’elle ne voulait pas aborder le ou les sujets qui fâchent dans la rue. Ce n’était ni l’endroit ni le moment. Ils arrivèrent finalement devant le greasy spoon et Alya fit signe au plus jeune de la suivre jusqu’à une table. Chacun sur une banquette, elle se mit à parcourir le menu des yeux, hésitant soudainement entre tout ce qui était proposé. Quand enfin son choix fut arrêté, elle fit signe au serveur. Fish and chips & pancakes commandés, elle posa les yeux sur Sebastian, l’invitant silencieusement à passer commande à son tour. Une fois fait, la nourriture ne tarda pas à arriver devant eux et Alya noya aussitôt ses pancakes sous une tonne de sirop, en prenant une bonne fourchette puis la pointant vers le Serpentard.
« Ok. What’s the deal, with the deal ? Raconte-moi tout, j’t’écoute. »
Après tout, ils n’étaient là ni par hasard ni pour se tourner les pouces. Elle avait peut-être l’air de s’en foutre complètement, mais elle s’intéresait au fond au plus jeune et voulait l’aider comme elle le pouvait. Ce qui passerait peut-être par un petit peu de tough love, mais elle devait d’abord savoir ce qu’il se passait.
(c) oxymort
Sebastian Flint
Batteur
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playerMessages : 117 Date d'inscription : 10/04/2021
J’avais levé les yeux au ciel en entendant sa remarque sur ma maison, malgré tout amusé. Avec elle, c’était toujours la même chose, à croire qu’on était la démonstration même de la rivalité existant entre les rouges et les verts alors que, pourtant, on s’entendait bien. M’enfin.
Parce que vous, les rouges, êtes tellement mieux, c’est bien connu.
Pas besoin de grand-chose pour entendre le sarcasme qui avait pris sa place dans mes mots. Ca ne m’avait pas empêché de la suivre, malgré le fait que je ne sache pas vraiment vers où elle se dirigeait, jusqu’à voir un petit restaurant dans lequel je n’avais absolument jamais mis les pieds. Pratique d’avoir quelqu’un qui connaissait un minimum les bonnes adresses, quand même. Le menu sous les yeux, fallait dire que c’était pas si simple de choisir, considérant que si j’étais capable de tout avaler, je commanderai sûrement tout ce qu’il y avait sur le menu, mais le fait que ça ne soit pas une bonne idée était plus qu’évident. Une fois le serveur devant nous et la commande d’Alya passée, je levais les yeux vers lui et passait la mienne : un café, un fish and chips -évidemment-, et des gaufres. A peine le serveur parti, je regarde un peu plus autour de moi, observant un peu plus la décoration du restaurant, jusqu’à ce que la nourriture et le café n’arrive devant nous. Fourchette en main, je n’ai même pas eu le temps de prendre une bouchée que les interrogations d’Alya se font entendre. La connaissant, c’était pas une grande surprise.
L’habituel, j’imagine ? Je pense que mon cher « paternel » a l’impression que le fait que je sois dans le coin pendant les vacances veut aussi dire que je suis un animal de foire qui a pour seul raison d’exister le fait de faire cesser les rumeurs. Le truc, c’est qu’il n’a apparemment pas du tout conscience que s’il passait moins de temps à essayer, ça marcherait sûrement mieux. Apparemment que je n’ai pas agi comme le parfait petit héritier qu’il a toujours essayé de dresser et, à peine on s’est retrouvés tous les deux, ça a éclaté. Genre vraiment éclaté. Rien de nouveau, j’imagine, et même si le fait que je le déçoive est le cadet de mes soucis, me faire crier dessus à longueur de journée, c’est pas mon truc, surtout quand je me fais insulter au passage.
Insulter pour quelque chose que je n’avais pas choisi, en plus. C’était bien gentil de me demander d’agir comme si j’étais son fils, mais c’est pas comme si c’était une question d’agissement. Même s’il n’était pas mon père biologique, c’était malgré tout lui qui m’avait éduqué -malheureusement pour moi-. Donc en soit, j’étais son fils, juste pas assez à son goût -encore une fois, malheureusement pour moi, vu les conséquences-.
En gros, il se sent pris au piège dans tous ses mensonges, et au lieu de prendre conscience que c’est en grande partie de sa faute si ma mère est allée voir ailleurs, il préfère se défouler sur celui qui n’a absolument rien à voir avec tout ça et qui, pour le coup, n’a pas spécialement demandé à être là. Encore une fois, rien de nouveau, j’imagine.
AVENGEDINCHAINS
Alya R. Black
Co-Fonda
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playerMessages : 1869 Date d'inscription : 02/05/2020
Maintenant qu’ils étaient assis et servis, Alya ne voulait pas perdre une seule seconde avant d’aborder le sujet qui fâche. Après tout, Sebastian l’avait appelée à l’aide, autant qu’elle sache pourquoi elle était là, non ? Elle préférait ne pas tourner autour du pot pendant mille ans, ça ne servait à personne, c’était complètement débile. Elle écouta tranquillement ce qu’il avait à lui dire tout en engloutissant purement et simplement sa nourriture. Son père lui avait toujours dit qu’elle mangeait beaucoup trop vite pour son bien, mais c’était comme ça. Hors de question de laisser le moindre aliment tranquille quand c’était devant elle. Et de père... Il était justement question pour le Serpentard qui lui faisait face. Elle leva les yeux au ciel dès qu’il l’en informa. C’était un sacré numéro, l’autre connard de Flint. Elle avait jamais pu blairer tous ces abrutis de Sang-Pur et en être une elle-même la saoulait passablement. Sérieusement, ça changeait quoi, d’avoir toute une lignée de consanguins en guise d’ascendance ? Bon, ok, elle ressemblait pas vraiment aux autres progénitures cheloues de la plupart puisque ses parents à elle étaient tombés amoureux sans aucune intervention de la part de leurs familles respectives, mais quand même. Faire partie d’un registre à la con, ça n’avait aucun sens. Ça la rendait pas meilleure ou moins bonne que d’autres, c’était pas ça qui l’avait rendue bonne au Quidditch. Alors que des abrutis du genre de Flint se concentrent uniquement sur le fait de rester dans ce registre débile, au détriment des relations avec leurs enfants... Franchement, c’était à gerber. Elle avait compris bien vite, quand il était gamin, que Sebastian n’avait pas une vie familiale des plus saines. Son père ne leur avait jamais rien caché des complications arrivées dans son adolescence lorsqu’il n’avait pas souhaité suivre la voie imposée par ses parents, et son oncle Remus lui avait également raconté l’histoire de son point de vue, lui donnant certaines clés pour repérer une potentielle maltraitance chez ses camarades. Ce n’était absolument pas son rôle, bien sûr, et si on lui demandait, c’était hors de question qu’elle s’occupe des affaires des autres... Mais au fond, ça l’avait tout de suite inquiétée, l’avait poussée un peu plus franchement à prendre le gosse sous son aile. Et avec les années, même si la violence n’était plus la même, l’autre abruti était devenu de pire en pire. Bon, ok, savoir que son gosse était pas vraiment son gosse ça avait dû carrément lui griller le cerveau, mais c’était pas une raison pour se comporter comme un homme de Cro-Magnon – voire même encore moins évolué que ça. Au contraire. Comme elle le voyait elle, le fait qu’il ait reconnu le gosse comme le sien aurait dû le pousser à l’aimer encore plus que s’il avait vraiment été de son sang. Sinon, à quoi bon ? C’était carrément débile, tout ça. Le temps qu’il parle, elle avait eu le temps d’avaler – sniffer, aurait dit son père – ses pancakes et une bonne partie de ses frites, et elle prit le temps de finir sa deuxième assiette avant de soupirer, s’adossant plus confortablement.
« Do you want a cheerleader or some tough love? »
Avant qu’il ait eu le temps de répondre, elle reprit la parole. Les encouragements, c’était clairement pas son genre et il le savait très bien, autant pas faire semblant.
« Sérieux, quand est-ce que tu te casses ? T’attends quoi ? Qu’il te donne la permission ? Je comprends même pas que tu sois encore en contact avec lui. T’as plus huit ans, il contrôle plus ta vie et pourtant tu continues à courir t’abriter dans ses jupes. C’est complètement débile, tu t’en rends compte j’espère ? »
Elle savait bien que c’était pas évident de tirer un trait sur sa famille, mais là, y’avait pas vraiment d’autre choix. Il était majeur – aux yeux du monde sorcier ET aux yeux du monde moldu – il faisait ce qu’il voulait de sa vie. Alors qu’est-ce qui le poussait encore à retourner là-bas ? Le fric ? Ça en valait pas la peine. C’était certainement pas l’amour familial non plus. Peut-être la peur. Fallait qu’il commence à s’affirmer, parce qu’il ferait pas long feu dans le monde s’il était guidé par sa peur.
(c) oxymort
Sebastian Flint
Batteur
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playerMessages : 117 Date d'inscription : 10/04/2021
Alya était probablement une des seules personnes à qui j’osais me confier, que ça soit par rapport à ma famille ou par rapport à des sujets moins épineux et moins sérieux. Et, fallait le dire, c’était en grande partie par rapport à son honnêteté à toute épreuve. Je ne demandais pas à être pris avec des gants, ce n’était pas mon genre et je n’avais absolument pas besoin de ça. Je ne demandais que la vérité, et elle me la donnait. Sa simple question ne faisait que me confirmer qu’aujourd’hui ne ferait pas exception. D’ailleurs, parler d’une question serait une exagération, c’était plus une sorte d’introduction à ce qui allait suivre. Je n’avais même pas cherché à me répondre, me contenant de continuer d’avaler ce qui était présent sous mes yeux, ne quittant pourtant pas Alya du regard. Je n’avais pas pu retenir le soupir qui s’était échappé d’entre mes lèvres face à ses paroles. Elle avait raison, évidemment qu’elle avait raison, et bon sang ça m’arrangeait pas. Je mentirais si je disais ne jamais avoir pensé à partir en claquant la porte et tout laisser derrière moi, ce n’est pas comme si grand-chose me manquerait de toute manière. Sauf que quelque chose me retenait, sans que je ne sache vraiment de quoi -ou de qui?- il était question. Ma mère ? Absolument pas, elle a perdu toute l’estime que j’aurais pu avoir d’elle à partir du moment où elle n’a rien fait pour lutter contre les paroles et les actes de son mari. Le mari en question, mon paternel ? Bon sang, non. Et pourtant, c’est comme si une sorte de corde me retenait et, plus le temps passait, plus je réalisais que cette corde, c’était lui qui la tenait. Il me retenait à coup de menaces, de paroles plus dures les unes que les autres, agissements plus que suffisants pour renforcer l’emprise qu’il avait déjà sur moi et, visiblement, m’empêcher de partir.
J’y ai déjà pensé, je vais pas te mentir. C’est juste que.. Bordel même moi j’en sais rien. Ce gars-là, il fait flipper, et il le sait.
Après tout, c’était à se demander si son comportement depuis ma naissance n’avait pas comme unique but de me dresser comme il le souhaitait, le tout en me faisant bien comprendre que, peu importe les menaces qu’il m’enverrait en plein visage, il serait prêt à les mettre à exécution.
Puis assez franchement, je perdrais tout quand je le ferai. Faudra que je retourne vivre à Poudlard, il est clairement évident que ma mère ne fera rien pour m’aider et.. Ouais. Et ça, c’est sans parler des autres, on sait autant l’un que l’autre que les élèves de Poudlard, entre autres, sont tellement avides de ragots que la nouvelle se sera déjà diffusée avant même que je ne mette un pied dans le château.
Et ouais, clairement, je détestais l’idée de me retrouver de l’autre côté du regard des gens. C’était moi, qui jugeais, normalement. Faussement peut-être, ou plutôt pour me donner une image qui pourrait supposément imposer le respect. Sauf que maintenant, les regards et les paroles prononcées à demi-mots me seraient destinées, et je mentirais si je disais que ça ne me dérangeait pas.
AVENGEDINCHAINS
Alya R. Black
Co-Fonda
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playerMessages : 1869 Date d'inscription : 02/05/2020
Franchement, quel lâche. Bon, c’était un Serpentard donc à quoi elle s’attendait, en même temps? Mais quand même, il ne se rendait pas compte à quell point il était lâche et ça la soûlait. Ça avait aucun sens qu’il continue à se faire du mal en allant passer tout son temps libre chez ses abrutis de parents, dont l’un des deux n’était même pas son géniteur. Sérieux, ça la gonflait carrément tout ça. Qu’est-ce qui le poussait à rester dans cette situation pourrave ? En l’écoutant, Alya commença à lui voler quelques frites, pas encore rassasiée. En revanche – comme elle s’y était attendue – le gras faisait des merveilles contre sa gueule de bois. Ou peut-être que c’était la potion qu’elle avait prise, mais personne pouvait vraiment le savoir. Mystère. Elle leva les yeux au ciel en l’entendant sortir une nouvelle excuse qu’il se donnait plus à lui-même qu’autre chose. Elle continua de l’écouter et, lorsqu’il s’arrêta, elle prit une dernière frite qu’elle mâcha lentement, haussant les sourcils.
« Ça y est, t’as fini d’te plaindre ? »
Elle se redressa et s’essuya les mains, soupirant de façon plus que dramatique.
« Déjà, faut que t’arrêtes tes conneries de ‘niania je vais tout perdre’. Tu vas perdre quoi ? Le droit de te faire taper sur la gueule ? Le droit de pas être qui tu veux ? Le droit de mentir à tout le monde ? Whaouh, c’est vrai que ça te manquerait carrément, my bad. »
Regard blasé lancé dans sa direction le temps d’une seconde avant qu’elle ne reprenne aussitôt.
« Tu vas perdre du fric, et alors ? Comme tu l’as dit tu retourneras à Poudlard, c’est pas comme s’ils allaient te faire payer un loyer. Tu paieras même pas la bouffe alors qu’est-ce qu’on s’en branle ? Et si t’arrives à être pas trop mauvais et à te sortir les doigts du cul tu seras recruté en équipe pro quand tu sortiras. Et là crois-moi, ça gagne bien. Bon, peut-être que les Pies gagnent mieux que d’autres équipes, ça je sais pas, mais t’auras large de quoi vivre. Et si t’as pas de quoi vivre tu viendras squatter mon canap’. J’suis même presque sûre que ça ouvrira un fond d’urgence chez les Black s’ils apprennent ce qu’il se passe. Pas comme si c’était la première fois qu’un gosse de Sang-Pur se faisait foutre à la rue. »
Son père le premier, d’ailleurs. Bon, il était parti plus qu’il n’avait été mis dehors, mais quand même. Bien sûr, cette histoire n’était connue que d’une poignée de gens, ses chers grands-parents ayant gardé la face et son père ayant préféré ne pas ébruiter l’affaire. N’empêche qu’elle connaissait son père – et surtout sa mère – et elle savait très bien que s’il en avait réellement besoin, ils ne seraient regardants ni sur les origines, ni sur quoi que ce soit concernant Sebastian, qu’ils se contenteraient de l’aider. Si l’adoption massive de gosses maltraités avait été autorisée, Alya était presque certaine qu’elle aurait une fratrie de la taille de Londres. Au moins.
« Et puis ça sert à rien de flipper du regard des autres, j’pensais te l’avoir foutu dans le crâne depuis le temps. Qu’est-ce qu’on s’en branle que 2-3 abrutis se foutent de ta gueule ? C’est bien, bravo à eux, ça prouve à quel point ils sont bas de plafond. Les bullies sont des abrutis qui servent à rien. Oh et yes, offence. »
Elle n’était ni aveugle ni idiote et savait très bien que le plus jeune avait parfois dépassé les bornes en jugeant ses camarades sur leur statut de sang, notamment. C’était l’un des traits qu’elle ne supportait pas chez lui et qui lui avait valu certaines remontrances un peu violentes. Peut-être que se retrouver cible de tout ça lui ferait d’ailleurs prendre conscience de ses conneries. C’était pas plus mal.
(c) oxymort
Sebastian Flint
Batteur
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playerMessages : 117 Date d'inscription : 10/04/2021
Alya était très clairement la seule personne qui pouvait me parler d’une telle manière sans que je ne vrille. Alors évidemment, ses paroles me touchaient en plein coeur et me donnaient la gerbe, mais je n’allais pas lui rentrer dedans, tout simplement parce que je n’en avais absolument aucune envie. Je n’avais absolument aucune envie de foncer dans le tas, en grande partie parce que je savais pertinemment qu’elle avait raison, même si ça me faisait du mal. De toute manière, vous savez le dicton qui dit qu’il n’y a que la vérité qui blesse ? Ce que je ressens actuellement n’en est qu’une preuve supplémentaire. Je n’avais même pas essayé de répondre quand elle m’avait posé une question, sachant pertinemment que ça n’en était pas réellement une et qu’elle prendrait la parole dans tous les cas. Je reprends finalement une bouchée de la nourriture que j’avais presque abandonnée devant moi au moment où le sujet de ma famille avait été abordé. Je mâche ma bouchée pendant bien trop longtemps, finissant par l’avaler malgré le fait que ma gorge ait déjà bien commencé à se serrer sous l’effet du stress. Mon regard s’était naturellement baissé quand elle avait commencé à parler de ce que je risquais de perdre. Evidemment que présenté comme ça, je pourrais presque me demander pourquoi est-ce que je n’étais pas encore parti, mais c’était tellement plus compliqué que ça, même si elle était clairement partie pour détruire le moindre de mes arguments sans même avoir besoin d’y réfléchir pendant plus de deux secondes. C’était pour ça, d’ailleurs, que je m’étais retenu d’ajouter quoique ce soit, ou plutôt de dire que ce n’était pas si simple. Parce qu’en soit, ce n’était peut-être pas si simple, mais c’était surtout une question de volonté, et cette dernière n’était apparemment clairement pas suffisamment présente pour que je saute le pas.
« Evidemment que la vie chez ma famille ne me manquera pas, je suis pas fou à ce point-là. » Le mais me brûlait les lèvres, sans pour autant que je ne sache réellement par quoi il serait suivi. Fourchette à nouveau posée en équilibre sur l’assiette, j’avalais une nouvelle gorgée de café avant de soupirer, reprenant la parole. « Je veux pas que qui que ce soit m’aide juste par rapport à ce qu’il m’arrive. D’autant plus que ce n’est pas comme si j’avais fait quoique ce soit pour le mériter. » Et là, clairement, je ne parlais pas de mes capacités scolaires. J’avais toujours été du genre détestable, ou à minima j’étais plutôt doué pour porter ce masque alors que ce n’était pas réellement la réalité. Enfin, j’imagine, à vrai dire ce n’est pas comme si j’étais vraiment en capacité de distinguer le vrai du faux, dans des périodes telles que celle-ci. Dans tous les cas, distinguer le vrai du faux ne changerait rien à un fait qui me paraissait bien trop réel : je n’étais vraiment pas certain de mériter ce genre d’aide. Et ça, au final, Alya n’avait fait que le confirmer en venant directement aborder le sujet. Evidemment, que j’étais un abruti, en soit c’était pas une grande nouvelle, c’est pas comme si c’était elle qui allait me l’apprendre. « Qu’est-ce que tu veux que je réponde à ça ? » Une question qui, comme la plupart des siennes, n’attendait pas la moindre réponse. « J’en ai conscience, d’accord ? J’ai pas agi comme il faut, je le sais. Et je vais pas être assez idiot pour rejeter la faute sur le format familial que je ne fais que répéter, parce que je sais que ce n’est pas le cas. C’est juste… » Derrière paroles qui s’interrompent alors que ma phrase n’est pas terminée, en grande partie parce que je ne sais même pas quoi dire. « C’est pas comme si j’en étais fier, ok ? »
AVENGEDINCHAINS
Alya R. Black
Co-Fonda
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playerMessages : 1869 Date d'inscription : 02/05/2020
Apparemment, il fallait continuer avec la technique aggressive. Ce n’était probablement pas la bonne méthode avec la plupart des gens, mais c’était la préférée d’Alya et ça fonctionnait visiblement avec Sebastian. Elle ne voulait pas forcément qu’il se sente mal – c’était déjà suffisamment le cas et l’idée n’était pas de l’enfoncer – mais ça semblait l’aider à réfléchir, alors autant continuer à frapper là où ça faisait mal. Comme beaucoup de gamins Sang-Pur, il avait été élevé dans un cadre très strict, où les apparences étaient primordiales et où le moindre écart de conduite était puni – plus ou moins sévèrement en fonction de ladite famille. Elle connaissait les mécanismes, son père ne lui avait jamais tout dit, mais elle savait très bien que les doloris avaient été fréquents dans son enfance et au début de son adolescence. Alors oui, dire que la vie de famille ne lui manquerait pas était un peu enfoncer une porte largement ouverte, mais mieux valait ça que ne rien dire du tout. Un râle lui échappa en entendant la suite des propos et elle pencha dramatiquement la tête vers l’arrière, fermant les yeux une seconde. Sérieusement, il allait la rendre dingue, ce gosse.
« Oh putain mais on s’en branle que t’aies fait ou pas fait quoi que ce soit. On te tend la main, tu prends et tu fermes ta grande gueule. Justement, saisis l’occasion pour t’en sortir et arrêter d’emmerder le monde. »
La question de son comportement n’avait au fond que peu d’importance. Il avait agi en parfaite marionnette d’un conditionnement entamé dès la petite enfance, qui ne lui avait pas laissé énormément d’autre choix. Il ne le comprenait certainement pas encore, mais Alya voyait tout ça comme une chance pour lui de se racheter, d’enfin trouver la personne qu’il était sans l’ombre de ses parents planant au-dessus de chaque prise de décision.
« Y’a rien à répondre, t’as juste à la fermer et accepter le fait que t’aies fait de la merde, et je sais que t’en as conscience et que t’en es pas fier. Je m’en branle, tu sais ? Si ça m’avait fait quoi que ce soit, je t’aurais même pas adressé la parole. Mais je les connais bien, les familles comme la tienne, crois-moi. T’as agi comme le parfait petit connard parce que c’est comme ça qu’on fait chez toi et que t’as pas eu d’autre modèle. P’t’être aussi un peu pour te protéger. Mais là c’est pas la question, en fait. La question c’est est-ce que t’as les couilles d’enfin arrêter de faire de la merde et devenir quelqu’un de bien ? Et ça passe par le fait d’accepter qu’on t’aide. T’en as besoin. Et si tu dis non... J’te dirais bien que c’est fini et que tu te démerdes, mais je me connais... Tu sais à quelle porte frapper à quatre heures du mat quand tu te seras enfin décidé à te bouger le cul. Bon, pas dit que mon coloc soit ravi de t’ouvrir la porte parce que j’aurai pas entendu le bordel que tu feras, mais ça change pas qu’on a un canap’ de libre. »
Hors de question de le laisser gérer ça tout seul. Parce que – contrairement à son père – Sebastian ne semblait pas avoir qui que ce soit sur qui il pouvait réellement compter. Mieux valait qu’il ait une réelle porte de sortie, quitte à ce qu’elle doive récupérer un gosse à la petite cuillère dans le processus.
(c) oxymort
Sebastian Flint
Batteur
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playerMessages : 117 Date d'inscription : 10/04/2021
Elle voulait tout autant m’aider que me faire réfléchir, ça crevait les yeux et le pire, c’est qu’elle s’en sortait pas trop mal, à croire qu’elle avait parfaitement conscience de ce que j’avais besoin d’entendre, et de quand j’avais besoin de l’entendre. Puis bon, en plus de m’aider de manière directe, elle m’aidait de manière indirecte, parce que je sentais bien que certaines émotions ressortaient plus que d’autres face à ses mots, émotions que j’aurais tout le luxe « d’analyser » une fois notre discussion terminée. Là, par exemple, j’étais conscient que je ressentais de la peur. Je ne saurais pas exactement dire par quoi était causée la peur, mais il y avait quelque chose à creuser. Peut-être la peur de devoir découvrir une nouvelle vie, même si d’une point de vue théorique, elle avait absolument toutes les raisons d’être mieux que celle que j’avais actuellement ? Probablement. La peur de l’inconnu, c’était quelque chose de fréquent chez pas mal de monde, et apparemment je ne faisais absolument pas exception. Evidemment, que j’avais conscience que le contexte dans lequel j’avais grandi et dans lequel je vivais encore était malsain, évidemment que j’en avais conscience. Mais ce n’était pas pour autant que c’était facile de le quitter, pour une raison assez simple : je n’avais jamais rien connu d’autre. A plus d’une occasion, j’avais pensé à aller voir mon père biologique, ne serait-ce que pour apprendre à le connaître, ou simplement pour qu’il sache que j’existe, mais je n’avais jamais osé. Qu’est-ce que j’étais censé dire ? En somme, le tout n’était qu’un gros bordel. « Je te promets que je vais y réfléchir. » Je ne pouvais pas faire grand-chose de plus, à vrai dire. Evidemment, que je pourrais m’engager à quitter définitivement l’endroit dans lequel j’avais grandi, mais on savait tous les deux que ça ne serait pas vraiment très crédible, pas avec tout ce que j’avais dit un peu plus tôt.
Si j’avais été du genre à pleurer facilement, la suite de ses paroles m’aurait sûrement arraché quelques larmes. Pourtant, non, je sentais simplement mon coeur se serrer tout en se réchauffant, les paroles qu’elle prononçait n’étant rien d’autre que ce dont j’avais eu besoin depuis bien longtemps. Les raisons pour lesquelles j’avais agi comme un imbécile ne changeaient rien au fait que je n’aurais jamais dû le faire, mais avoir la sensation d’être compris, bah ça faisait carrément du bien, en fait. Sans parler de l’aide qu’elle me proposait, qui me permettait d’avoir une branche à laquelle me raccrocher, cette petite lumière qui rendait mon futur moins sombre et surtout, carrément moins incertain. Ca ne changeait rien au fait qu’il faudrait que je pèse le pour et le contre avant de faire quoique ce soit, mais je savais pertinemment que c’était un énorme pour qui venait de s’ajouter à cette liste et que peut-être, juste peut-être, ça suffirait à me faire changer d’avis. « Merci beaucoup Alya, vraiment. » Peut-être qu’elle s’en foutait pas mal de mes remerciements, qu’elle attendait des agissements de ma part et pas autre chose, mais il fallait bien commencer quelque part. J’avais finalement repris une bouchée de la nourriture que j’avais abandonnée au moment où la discussion était devenue beaucoup plus sérieuse, l’avalant avant de prendre la parole. « Bon, c’est pas tout ça, mais et toi alors ? Ca se passe toujours bien avec l’équipe ? » Parce que bon, c’est pas tout ça, mais j’avais quand même bien envie de savoir comment ça se passait de son côté.
AVENGEDINCHAINS
Alya R. Black
Co-Fonda
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playerMessages : 1869 Date d'inscription : 02/05/2020
Yeux levés au ciel face à la réponse vague du gamin. Elle ne le croyait pas vraiment, parce qu’elle savait – du moins se doutait bien – que quitter toutes ses habitudes n’était pas la chose la plus évidente du monde, mais tant pis. C’était tout ce qu’il lui donnait alors elle allait le prendre. S’il ne se décidait pas à quitter le « foyer familial », elle finirait par aller le chercher de force, c’était sûr. Elle fit un petit geste de la main pour écarter ses remerciements. Elle n’en avait absolument pas besoin et ne pensait même pas en mériter vraiment. C’était une chose normale, chez les Black, que de proposer de l’aide à ceux qui en avaient besoin. Clairement, lui, il en avait besoin. Elle attrapa le café qu’elle avait oublié depuis le début de l’échange et en avala une ou deux gorgées tandis que Sebastian déviait le sujet, le ramenant à elle. Elle hésita un petit instant, se disant qu’ils n’étaient pas vraiment là pour parler d’elle, mais décida finalement de suivre la direction imposée. Peut-être que le Serpentard en avait marre de parler de ses histoires de familles ? Ou peut-être qu’il lui fallait juste un peu de répit pour s’accorder un temps de réflexion. Peu importe. Elle haussa les épaules.
« Ouais, c’est toujours cool. »
Elle aimait son travail, il avait toujours été son rêve et elle l’avait réalisé, c’était probablement l’un des plus grands accomplissements de sa vie et elle en était terriblement fière, même si elle ne le montrait qu’au travers de rictus et de petites piques parce que c’était comme ça qu’elle fonctionnait. Elle n’avait aucun problème à vivre et montrer ses émotions – difficile de les cacher en étant métamorphomage de toute façon – mais elle les vivait à sa façon, avec énormément d’auto-dérision, par exemple.
« C’est difficile parfois d’être la meilleure joueuse du championnat mais bon, on fait ce qu’on peut. »
Ou parfois – souvent – avec quelques excès de confiance. Mieux valait ça que ne pas en avoir du tout, non ? Petite, elle n’avait eu aucune confiance en elle, terrifiée par les changements que son don pouvait apporter notamment à ses cheveux à n’importe quel moment. Et puis elle avait compris qu’en renvoyant une image d’elle pleine de confiance, cela l’aidait à en gagner. Des années après, elle avait bien changé, était désormais plein d’un aplomb et d’une assurance folles, ce qui l’aidait réellement à avancer dans la vie, puisqu’elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Elle s’étira légèrement, la potion anti gueule de bois faisant enfin effet, levant le brouillard qui pesait sur son crâne depuis le matin.
« J’ai encore faim j’crois. »
Rapide coup d’œil pour vérifier où se trouvait le serveur, mais il était trop loin pour qu’elle lui fasse signe. Elle laissa donc tomber l’idée et se résigna en soupirant, regardant à nouveau le Serpentard qui lui faisait face.
« T’as sorti tout ce que t’avais sur le cœur, ou tu veux aussi me parler de tes petits soucis d’amourettes et autres trucs de gosses ? »
Accueil 
Porte fermée derrière moi à la va-vite, j’avais quitté le manoir familial sans regarder derrière moi, les paroles de mon « paternel » s’arrêtant directement, même si je ne doutais pas une seule seconde du fait qu’il n’avait pas arrêté de parler. Probablement que la porte en bois massif suffisait à suffisamment couvrir le bruit pour me donner une sensation de calme. J’avais marché le long de l’allée le plus rapidement possible, comme si j’avais peur que quelque chose ou quelqu’un puisse me retenir et, dès que j’avais pu le faire, j’avais transplané dans un coin reculé de Londres, là où personne ne me verrait. Quand tout s’était gâté dans la maison de mon enfance, je n’avais pas hésité à envoyer un hibou à Alya, la seule personne à qui je pouvais vraiment me confier par rapport à tout ça. Enfin, il n’y avait pas que ça, c’était aussi quelqu’un que j’appréciais beaucoup. Je n’avais pas spécialement attendu sa réponse -au pire des cas, ça me fera prendre l’air-, ayant quitté le manoir même pas une heure après que le hibou soit parti par la fenêtre. 
