fancy bumping into you here - ft. Eleanor

Seamus & Eleanor

fancy bumping into you here

Préfet-en-chef, Capitaine de l’équipe de Quidditch, entrée en première année de Master... L’année de Seamus n’allait pas être de tout repos. Si on ajoutait à cela l’entrée de Siobhan en première année d’études universitaire et la parution prochaine du tout dernier tome des Mages de Galway, on pouvait dire que le stress était à son comble pour le jeune homme. Il était angoissé pour lui, pour sa famille, pour à peu près tout, en réalité. L’été ne lui laissait pas beaucoup de répit, puisqu’il avait réussi à ériger des barrières magiques assez solides pour pouvoir s’entraîner au Quidditch sur l’immense terrain qui entourait la propriété de ses parents et il n’avait presque pas quitté son balai depuis qu’il était rentré. Il y tenait : cette année, Serdaigle gagnerait la coupe et ce n’était pas négociable. Sauf qu’apparemment, il avait fini par énerver sa sœur et sa mère, qui l’avaient gentiment mis dehors en lui interdisant de penser au Quidditch, à Poudlard, et même à la magie.

N'ayant pas un millier d’options, il s’était décidé à aller passer la journée seul à Londres. Il éviterait le Chaudron Baveur et se contenterait des quartiers moldus qu’il connaissait plus ou moins bien. Il en avait visité certains avec sa famille, et même une fois avec son école primaire, mais tout cela remontait à loin. Entre la volonté de leurs parents de les tenir loin des curieux et la découverte du monde magique, les enfants Walsh n’avaient pas vraiment eu une enfance comme les autres et ne connaissaient que vaguement les lieux les plus touristiques. Il avait donc commencé par un bon petit-déjeuner à Notting Hill, avant de se diriger vers Piccadilly Circus. Il chemina tranquillement, découvrant ou redécouvrant des rues qu’il pensait avoir complètement oubliées. Il ne voyait en général de la Capitale que les salles où sa mère se produisait, ou les librairies où son père dédicaçait ses romans. Le reste ne l’intéressait pas réellement. Il parcourut de nombreux kilomètres avant que son estomac ne lui rappelle qu’il avait sauté l’heure du repas. N’ayant jamais eu de téléphone portable – trop jeune, puis trop sorcier – il n’avait bien entendu pas la possibilité de chercher un restaurant en ligne, mais décida plutôt de se fier à son instinct et de trouver quelque chose par lui-même. Alors qu’il parcourait les rues à la recherche d’un endroit où satisfaire son appétit, il aperçut – arrivant face à lui – un visage qu’il connaissait bien.

« Eleanor !»

La brune parut surprise d’entendre son prénom, mais posa bien rapidement les yeux sur lui tandis qu’il agitait la main. Il se retrouva vite à sa hauteur et lui sourit doucement. Ils n’avaient qu’un an d’écart et avaient été Préfets un moment ensemble avant qu’il ne devienne Préfet-en-Chef. Ils se connaissaient donc plutôt bien, même s’ils ne se fréquentaient plus vraiment depuis quelques temps. La pauvre avait perdu sa sœur l’été précédent et cela semblait l’avoir énormément affectée. Lui ne pouvait comprendre la douleur que cette perte avait dû représenter, mais il se l’imaginait très bien. S’il venait un jour à perdre Siobhan... Il préférait ne pas y penser.

« C’est quand même fou de se croiser ici ! Comment vas-tu ? J’allais déjeuner, tu veux te joindre à moi ?»

Seamus & Eleanor

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Les vacances étaient passées étonnamment vite. J’avais fait en sorte de rester occupée, diminuant la quantité de livres devant être lus dans ma bibliothèque, mais en achetant tout autant, qu’ils soient moldus ou sorciers. C’était Alicia qui m’avait initiée à la lecture moldue, ayant elle-même trouvé des manuels de peinture moldus qui l’avaient complètement charmée, et ce malgré le fait que l’on en ait déjà beaucoup et à la maison, et à Poudlard. Alors un jour, je l’avais accompagnée dans une librairie, et autant dire que j’étais complètement tombée sous le charme. Depuis ce moment-là, on avait pris l’habitude d’y aller toutes les deux dès que l’on était en vacances, et c’était une tradition que j’avais décidé de garder même après qu’elle soit décédée. Evidemment, ce n’était jamais trop évident, me retrouvant toujours à éviter les rayons artistiques, ayant bien trop l’impression qu’elle avait laissé sa trace au niveau de chaque livre de cette section, même si certains livres étaient sortis bien après qu’elle nous ait quittés. Et la librairie, c’était justement ma destination aujourd’hui. J’y étais déjà allée plusieurs fois depuis le début des vacances, mais l’idée de pouvoir amener encore plus de livres dans ma malle au moment de la rentrée m’avait convaincue, alors j’étais retournée dans Londres.

Les yeux rivés droit devant moi, j’étais dans la lune, occupée à penser à la pleine lune qui serait là dans tout juste moins de deux semaines, à la dernière année de licence qui me tendait les bras, mais aussi à tous les livres que j’avais l’ambition de voir et d’acheter aujourd’hui. Bon, comme bien souvent, j’allais sûrement rentrer chez moi avec des livres qui n’étaient même pas sur la liste parce que je me serai encore « perdue » dans les rayons, mais bon. Mais dans tous les cas, j’étais tellement dans la lune que je n’avais pas vu que Seamus arrivait en face de moi, et j’avais presque sursauté en entendant mon nom. J’avais directement tourné la tête vers lui, ouvrant de grands yeux en le reconnaissant. En effet, c’était une sacrée surprise.

- Seamus ! Je vais bien et toi ?

Je m’en voulais un peu, de m’être éloignée de lui après tout ce qu’il s’était passé, mais je savais malgré tout parfaitement pourquoi je l’avais fait, donc disons que ça calmait un peu les regrets, si on pouvait le dire comme ça. Un sourire s’était finalement étiré sur mes lèvres alors que je lui répondais.

- Et écoutes, pourquoi pas oui ! Je comptais aller manger après être passée à la librairie, mais je vais faire l’inverse. Tu sais déjà où tu comptais aller ?

Seamus & Eleanor

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C’était étrange, de croiser Eleanor ici, en dehors de Poudlard. Il n’avait jamais été trop doué en mathématiques mais il était presque certain que la probabilité qu’ils se croisent ici, dans le Londres moldu, au beau milieu d’une foule immense d’anglais et de touristes, n’était pas énorme. Moins que ça, d’ailleurs. Alors forcément, c’était une sacrée surprise pour eux deux. Il rit doucement en voyant l’air que sa camarade affichait puis hocha la tête.

« Ça va. On m’a forcé à sortir de chez moi et à oublier mon balai pour la journée. Donc... Je me promène.»

C’était un peu étrange, parce qu’ils ne se parlaient plus vraiment, à Poudlard. Lui était occupé par ses études et tout le reste, et elle était... Il ne savait pas trop, ce qui l’avait poussée à s’éloigner. C’était comme ça, c’était la vie. Il était cependant heureux de la voir en de telles circonstances, et fut également heureux lorsqu’elle accepta de se joindre à lui pour le déjeuner.

« Oh, la librairie, hein ? Ça m’intéresse ! Mais il se fait tard alors je pense en effet qu’on devrait commencer par se remplir la panse.»

L’idée d’aller ensuite passer une partie de l’après-midi entre les étagères pleines à craquer de livres d’une librairie le réjouissait d’autant plus. Il grimaça cependant.

« Et... Non, je n’ai absolument aucune idée d’où je voudrais aller. Je ne suis jamais trop venu à Londres en dehors des fois où j’ai accompagné mes parents, alors... Je ne connais pas très bien. Je voulais juste éviter un peu le Chaudron Baveur et le Chemin de Traverse, pour une fois. Tu connais un endroit sympa ? Je t’invite !»

Il avait après tout sur lui la carte bancaire de sa mère – qui lui avait dit de se faire plaisir – et savais très bien qu’un déjeuner de plus n’entamerait pas la fortune familiale. Il espérait juste que – contrairement à lui – elle connaissait un endroit où ils trouveraient à manger.

« Tu passes un bon été, jusqu’à présent ?»

Seamus & Eleanor

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Un sourire amusé s’était étiré sur mes lèvres quand il avait mentionné le fait qu’on l’ait forcé à sortir de chez lui. Je ne pouvais que le comprendre. Le Quidditch avait beau ne pas du tout être mon truc, j’aimais rester chez moi, y trouvant toujours quelque chose à faire, même si mon activité favorite était, bien entendu, la lecture. « Ah, je vois. Je pense que si j’avais pas décidé d’aller à Londres aujourd’hui, mes parents auraient sûrement fait pareil. » Et au final, aller dans une librairie, c’était un peu la bonne planque. Je pouvais toujours faire ce que je préférais, sans pour autant être dehors, mais sans pour autant être chez moi non plus. Le sourire déjà présent sur mes lèvres s’était d’autant plus étiré au moment où il avait accepté. Seamus et moi avions beau nous être éloignés ces derniers temps, j’étais bien contente de voir que j’avais eu raison vis-à-vis du fait que ça l’intéresserait. « Ca ne me surprend pas du tout venant de toi. » Je m’étais contentée d’acquiescer quand il avait parlé de manger en premier. Ce n’est pas comme si j’allais refuser ça non plus, manger était sûrement ma seconde activité favorite, juste après la lecture. Alors évidemment, il y avait l’artisanat aussi, mais considérant que je comptais en faire ma vie, je doutais fortement que je puisse réellement parler d’une activité, c’était plus une sorte de passion, un but, un rêve qui, avec un peu de chance, se réaliserait.

J’avais pris quelques secondes pour réfléchir, avant de finalement me décider, ou plutôt avant de prendre un semblant de décision sur ce que je pourrais lui proposer. « Ca fait longtemps que je suis pas allée au Bill’s Greenwich. C’est pas tout proche, faudrait qu’on prenne les transports en commun ou qu’on transplane, ça te tenterait ? » J’avais proposé le transplanage à voix basse, histoire de m’assurer que personne ne nous entendrait d’une manière ou d’une autre et se demanderait de quoi on parlait. J’avais haussé les épaules face à sa question, mes lèvres s’étirant malgré tout en un petit sourire. « Ca va, la routine, je dirais ? Puis c’est un peu comme d’habitude, je saurais pas dire si ça passe trop vite ou pas assez vite à mon goût, mais dans tous les cas, je sais largement m’en contenter. Et toi ? »

Seamus & Eleanor

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Deux Serdaigles qui refusaient de sortir de chez eux durant les vacances d’été ? Comme c’était surprenant ! Certes, les loisirs n’étaient probablement pas les mêmes, puisque Seamus n’avait jamais vu Eleanor sur un balai, mais l’idée était là. Ils étaient réellement des clichés du caractère attribué aux élèves de leur maison. Cela fit rire Seamus, de voir qu’ils avaient réellement été répartis exactement dans la bonne maison, celle qui leur correspondait le plus. Décidément, le choixpeau savait ce qu’il faisait. Il sourit au commentaire de la jeune femme et haussa les épaules. Il était connu pour être un grand lecteur, c’était une chose qui le poursuivait depuis l’enfance. En même temps, avec un père écrivain, c’était un genre d’obligation. Mais pour l’instant, il avait trop faim pour se mettre à réfléchir à tout ça. Heureusement pour lui, Eleanor semblait plutôt d’accord de suivre son programme à lui avant de se lancer à l’assaut d’une librairie. Enfin, programme... Disons plutôt qu’il y allait totalement à l’improvisation. Elle proposa une destination et il acquiesça vivement, sourire aux lèvres.

« Honnêtement, tout me convient ! Je te l’ai dit je ne m’y connais vraiment pas alors si tu as une envie particulière ou une idée, je te suis ! Je crois que je n’ai jamais pris les transports en commun alors... Ajoutons ça à l’expérience ?»

On aurait certainement pu prendre ça pour de la vantardise, mais c’était tout simplement un état de fait. Plus habitué aux chauffeurs ou aux taxis dans son enfance, désormais adepte du transplanage, Seamus ne s’était jamais hasardé dans les transports en commun moldus. Ils commencèrent donc à marcher d’un bon pas vers la station de métro la plus proche, la discussion s’étirant entre les deux comme s’ils s’étaient quittés la veille.

« À peu près pareil, probablement. Peut-être un peu terrifié à l’idée d’entrer en master, mais je préfère me concentrer sur l’idée que je vais m’en sortir au moins aussi bien qu’en licence, même si j’avoue que cumuler le titre de capitaine et de préfet-en-chef c’est un peu... Un peu terrifiant. J’imagine que je vais devoir m’y faire !»

Après tout, ça ne lui avait pas posé le moindre problème jusqu’à présent, il allait juste devoir s’habituer à encore plus d’exigences au niveau de ses études. Rien de bien compliqué, n’est-ce pas ? Ils arrivèrent finalement à l’arrêt de métro et après un peu d’attente aux guichets puis sur le quai, réussirent à monter dans une rame pas tout à fait bondée. Le trajet ne fut au fond pas si long que ça, et ils furent à nouveau bientôt à l’air libre.

« Bill’s... Je n’avais jamais entendu parler de cet endroit ! Tu y viens souvent ?»

Quelques mètres de plus et ils entrèrent dans le restaurant, s’installant à une table. Vu l’heure tardive, les tables étaient assez vides, la plupart des clients savourant leurs desserts ou une tasse de thé.

« Qu’est-ce que tu me recommandes ?»