New year, new.. Something (ft. Levi)

Levi & Nicholas

New year, new.. Something

Nouvelle année, nouvelle rentrée. Tous les professeurs avaient été conviés à rejoindre les bancs de Poudlard dans quelques jours pour peaufiner les préparatifs de la rentrée et toutes mes affaires étaient déjà prêtes. Ouais, j’étais du genre à m’y prendre en avance. J’étais rentré de voyage il n’y a pas si longtemps, alors je m’étais contenté de vider ma valise de ce qui était inutile et de rajouter ce que j’estimais nécessaire pour la nouvelle année, même si j’avais déjà un stock d’affaires sur place. Le temps était passé vite, comme chaque année, mais il fallait dire que j’étais relativement impatient de retourner au château, l’envie de participer à l’apprentissage des élèves reprenant racine en moi, comme chaque année à l’approche de la rentrée. Et puis bon, c’est pas tout ça, mais la tour d’astronomie et la forêt me manquaient pas mal, c’était ça le désavantage d’avoir un appartement en plein milieu de la ville. Evidemment, je pouvais bouger quand je voulais, mais ce n’était pas pareil.

Porte fermée derrière moi, clés rangées dans ma poche, j’avais pris la direction du Chemin de Traverse, lieu où j’avais rendez-vous avec Levi, à la fois un collègue et une personne que j’avais appris à considérer comme un ami proche depuis que je l’avais rencontré l’année dernière. Un peu moins d’une trentaine de minutes plus tard -je ne voulais pas transplaner, je préférais marcher-, j’arrivais devant le Chaudron Baveur, où on s’était donné rendez-vous. Le bruit de la cloche présente au-dessus de la porte avait résonné dans mes oreilles alors que je rentrais dans le bâtiment, la refermant derrière moi alors que je cherchais Levi du regard. Je n’avais pas eu besoin de le chercher pendant bien longtemps, me dirigeant vers lui dès que je l’avais repéré.

Salut ! Je t’ai pas fait attendre trop longtemps, ça va ?

Levi & Nicholas  

new year, new… something

Les vacances avaient été reposantes pour Levi, après une année que l’on aurait pu qualifier d’épuisante. Il s’était donné au maximum pour que tout se passe bien pour que ses élèves apprennent le maximum de choses et soient heureux de venir en classe. Bien entendu, il savait très bien qu’il ne pouvait pas satisfaire tout le monde – ses élèves ayant entre 11 ans et plus de la vingtaine – mais il avait fait au mieux et s’était peut-être un peu épuisé en chemin. S’il était tout à fait honnête, il avait vu juin et juillet arriver avec énormément d’anticipation. Il avait passé les premiers jours de ses vacances à dormir, avant de réellement se décider à profiter. Il avait acheté une petite maison dans la campagne perdue l’année précédente et en avait profité pour effectuer quelques travaux de peinture et d’ameublement, mais avait surtout passé un temps fou dans le jardin. Il s’était installé un petit coin où lire à l’ombre d’un grand tilleul, avait planté fleurs et arbres fruitiers, s’était même laissé aller à un potager qui ne donnerait probablement rien simplement sur le temps des vacances, mais qu’il pourrait facilement maintenir pour l’année suivante en utilisant quelques formules magiques. Il avait également visité quelques parties du pays qu’il n’avait pas pu découvrir au cours de l’été précédent... En bref, il avait fait une bonne partie des choses qui l’avaient tenté toute l’année et pour lesquelles il n’avait eu aucun temps.

Malheureusement – ou peut-être pas tant que ça – tous les étés avaient un jour une fin et il fallait bien entendu envisager le retour au travail. Pour que tout se déroule au mieux, le corps professoral devait reprendre ses quartiers au château avant l’arrivée des élèves et cela se déroulerait d’ici quelques jours seulement. Avant cela, cependant, Nicholas et lui avaient décidé de se retrouver au Chaudron Baveur, histoire de discuter de leur été et d’envisager sereinement la reprise des cours. Il avait transplané sur le Chemin de Traverse un peu plus tôt que l’horaire prévu, histoire d’aller flâner chez Fleury & Bott. Les librairies étaient réellement un endroit qui – selon lui – regroupaient à elles seules plus de magie que n’importe quel Ministère du monde sorcier. Voyant que l’heure approchait, il était finalement sorti – exceptionnellement sans le moindre livre – et était aller s’installer à une table de l’établissement, commandant deux bières. Nicholas n’avait pas tardé et il lui avait fait signe, lui souriant doucement lorsqu’il arriva.

« Non, ne t’en fais pas. Et je vais bien. Et toi ? L’été a été agréable ? »

Il aimait bien Nicholas. Tous deux avaient des intérêts communs et ils s’étaient rencontrés aux détours d’une balade nocturne dans la Forêt Interdite. Sorti se dégourdir les pattes sous sa forme vulpine, Levi avait rapidement entendu les bruits de pas de son collègue et avait retrouvé forme humaine avant qu’il ne puisse s’apercevoir de quoi que ce soit. Ce secret resterait bien gardé à tout jamais. Ils avaient cheminé ensemble en silence quelques temps, avant de se mettre à discuter. Depuis cette nuit, ils s’étaient retrouvés plusieurs fois, leurs discussions toujours plaisantes pour l’américain, qui appréciait la compagnie. Il ne pouvait pas dire qu’il était proche de tous ses collègues, lui qui était plutôt réservé, alors avoir Nicholas sur qui comptait était un changement plutôt agréable.

« Je t’ai commandé une bière, j’espère que ça te convient ? »

Il fit glisser la chope pleine vers son vis-à-vis, la sienne toujours devant lui, n’ayant pas encore commencé à boire.

Levi & Nicholas

New year, new.. Something

J’avais beau largement préférer rester dans mon coin plutôt qu’être entouré, quelques personnes faisaient exception à la règle, et Levi en faisait partie. On se ressemblait tous les deux au niveau caractériel, et c’était surtout notre intérêt pour l’extérieur et la nature qui nous avait permis de nous rencontrer, et il n’était clairement pas rare que l’on se croise au détour d’une clairière dans la forêt, même sans que l’on prévoit de s’y rencontrer. Mais par contre, je ne l’avais pas du tout vu des vacances, mais entre mon voyage et ses occupations -enfin, j’imagine qu’il en avait eu, à vrai dire je n’en savais rien-, on n’avait pas eu l’occasion de le faire, et il fallait dire que je n’avais même pas pensé à lui proposer quoique ce soit. J’avais passé une partie du mois de Juillet avec ma fille, à essayer de me racheter d’une quelconque manière, alors autant dire que pouvoir partir dès la fin du mois m’avait fait du bien. Je pensais vraiment qu’avec le temps, ça s’arrangerait entre elle et moi, mais ça n’était toujours pas le cas, elle continuait de me reprocher d’avoir détruit notre famille, alors que sa mère et moi restions tous les deux en très bons termes. Alors ouais, encore une fois, changer d’air n’avait vraiment pas été de refus.

Ecoutes, je suis limite plus fatigué qu’avant de partir en vacances, mais je vais quand même vachement bien. Je rentre d’une vingtaine de jours en Afrique, c’était extraordinaire, j’ai toujours rêvé de visiter ce continent-là. Tu y es déjà allé ? Mais sinon, j’ai passé le mois de Juillet avec ma fille, ça a été.. Animé, disons. Et toi, ton été ?

L’état de ma relation avec ma fille n’était un secret pour personne, même pour les personnes qui ne me connaissaient pas, mais autant dire que certaines personnes comme Levi étaient un peu plus au courant, considérant que, même si j’étais loin de le crier sur les toits, il m’arrivait d’avoir besoin de me confier sur ce que je ressentais sur la situation entre elle et moi. Donc me contenter de dire ces quelques mots avait sûrement été plus que suffisant pour qu’il comprenne ce qu’il s’était passé chez moi pendant son séjour. Je m’était installé face à lui, tirant la chope vers moi alors qu’il la poussait vers moi.

C’est parfait oui, merci. Par contre, s’il est question d’en prendre une deuxième, c’est moi qui paierait cette fois. Santé, du coup ?

J’avais levé ma chope en même temps que j’avais prononcé mes derniers mots, attendant qu’il en fasse de même avant de commencer à boire.

Levi & Nicholas

new year, new… something

Même s’il avait adoré le temps qu’il s’était accordé à lui-même durant l’été, Levi se rendit compte qu’être de retour au coeur du Londres sorcier pour retrouver l’un de ses collègues était… Presque reposant. Il était assez solitaire, mais appréciait la compagnie de Nicholas et l’ambiance du Chaudron Baveur était assez calme. Les sorciers qui s’y trouvaient se mêlaient en général de leurs propres affaires, ce qui lui convenait bien. Une fois son ami face à lui, il lui avait bien entendu demandé comment s’était déroulé son été, histoire de prendre des nouvelles. Ils n’avaient pas correspondu durant l’été, Levi ayant vraiment tenu à se couper du château le temps de quelques semaines, histoire de pouvoir prendre du temps pour lui-même. Il écouta la réponse en hochant doucement la tête, compatissant. Il savait que son vis-à-vis n’avait pas la relation la plus facile qui soit avec sa fille. Cela lui faisait mal, chaque fois qu’ils abordaient le sujet – puisque cela le ramenait à ses propres démons – mais il ne mentionnait jamais sa propre famille. À ses yeux, ses parents étaient tous deux décédés en même temps et plus jamais il ne considèrerait son père comme tel. Mais tout cela, il le gardait pour lui. Personne d’autre n’était au courant. Il ne se dévoilait que très peu sur sa vie privée, bien qu’il soit une oreille fort attentive pour ceux de ses amis qui souhaitaient se confier.

« Oh, oui. J’aime beaucoup l’Afrique. J’y ai une fois aidé un village à se débarrasser d’un Nundu qui mettait leurs nerfs à rude épreuve. Heureusement, toute cette histoire s’est terminée sans le moindre heurt. »

Cela avait failli très mal se terminer pour lui, mais il avait réussi au final à s’en sortir sans la moindre égratignure. Il grimaça ensuite légèrement avant de reprendre la parole.

« Je suis désolé, pour ta fille. J’espère que les choses finiront par s’arranger entre vous. »

Il était plus que bien placé pour savoir que parfois, les querelles familiales étaient insolubles, mais la situation ici était bien différente. La jeune sorcière finirait un jour par réaliser que son père ne lui avait jamais voulu aucun mal, mais cela prendrait peut-être du temps. Il haussa finalement les épaules.

« Mon été s’est bien déroulé, j’imagine ? J’ai fait quelques travaux chez moi et je suis allé explorer un peu le pays. Rien de très extravagant. »

Il souriait doucement, plutôt heureux des bientôt deux mois qui s’étaient écoulés. Et puis un rire lui échappa en entendant la remarque de Nicholas et il secoua la tête.

« Très bien, faisons comme ça, alors. »

Il trinqua avec son ami et prit une longue gorgée de bière avant de reposer sa choppe sur la table.

« Prêt pour la rentrée ? »

Levi & Nicholas

New year, new.. Something

J’étais du genre à ne pas toujours sympathiser avec mes collègues, mais les choses étaient généralement plus simples avec Levi, j’avais eu plusieurs occasions de m’en rendre compte. Aujourd’hui en était une autre. De manière générale, j’aurais pu vouloir rester tranquille chez moi avant d’à nouveau affronter les couloirs parfois bien trop bruyants du château, et pourtant je faisais exception à cette habitude quand il était question de passer du temps avec Levi, et tant mieux. J’avais acquiescé face à ses paroles, me préparant à lui demander comment s’était terminée l’histoire, me retrouvant coupé dans mes pensées alors qu’il répondait à ma question sans même que j’ai eu besoin de la poser.

Ah bon ? Combien de temps est-ce que tu avais eu besoin d’y rester ?

Quand il avait parlé de ma famille, j’avais senti une grimace s’étirer surs mes lèvres alors que je finissais par hausser les épaules. La situation n’était pas évidente, c’était un fait, mais disons que je savais que je devais m’y faire. Je savais aussi que mon ex-femme essayait d’aborder le sujet de temps en temps, même si cela voulait aussi dire que j’avais conscience du fait que ça ne s’arrangeait pas vraiment. Mais je m’accrochais au fait que le vent tourne, de toute manière je n’avais pas vraiment d’autre choix.

Je ne vais pas dire que je m’y fais, parce que ce n’est pas vraiment le cas, mais disons que je fais avec. Je sais parfaitement que je ne peux rien y faire, donc j’essaie de rester à l’écart et d’attendre que le chemin se fasse de son côté. Même si bon, c’est clairement pas évident.

Et ça, je me doutais bien qu’il pourrait le comprendre. Je ne connaissais pas sa situation familiale, et j’osais espérer qu’elle était plus simple que la mienne -même si j’avais conscience que je n’étais pas à plaindre par rapport à d’autres-, mais peu importe comment elle était, ça ne changeait rien au fait qu’il était compréhensif. J’avais écouté sa réponse quant à ses vacances, acquiesçant au passage.

Ma foi, c’est pas très extravagant mais c’est déjà bien. T’es allé où ? Dans le pays, je veux dire ?

Je partais toujours du principe qu’il n’était pas nécessaire de partir loin pour découvrir de nouveaux lieux. Bon, évidemment, j’étais parti en Afrique cette année, mais j’essayais de rester en Angleterre la majorité du temps. J’avais finalement avalé une gorgée de ma bière, un petit sourire s’étirant sur mes lèvres face à sa question.

Franchement, oui. Je n’aurais pas pensé qu’enseigner me plairait autant quand j’ai commencé, surtout que j’ai conscience que l’astronomie n’est pas une discipline qui intéresse tous les élèves, mais en général quand les vacances se terminent, je suis pressé de retourner à Poudlard, et cette année ne fait pas exception. Et toi ?

Levi & Nicholas

new year, new… something

Il aimait parler de ses voyages, de ses découvertes, et le faire avec un collègue qu’il appréciait était toujours plaisant. C’était étrangement l’une des seules choses le concernant dont il appréciait parler. Tout le reste ne regardait que lui, il détestait aborder la moindre chose privée, même ce que lui seul considérait comme des sujets sensibles.

« Quelques semaines, je ne me souviens plus exactement. Le temps de prendre connaissance du problème, de pister la créature et de régler le problème sans aucun dégât. C’est en général cette dernière partie qui prend le plus de temps. »

Il ne put s’empêcher de rire doucement à cette affirmation, sachant ô combien elle était vraie. Beaucoup de personnes qui se retrouvaient sous la « menace » d’une créature magique – ou simplement d’un animal – avaient tendance à demander son élimination immédiate. Mais pour un magizoologiste tel que lui, tout ceci était simplement hors de question. Il fallait protéger les humains, certes, mais également les créatures, et leur permettre de continuer à vivre dans leur habitat naturel, dans le foyer qu’ils s’étaient construits. Parfois, ce n’était pas possible et il fallait déplacer cet habitat un peu plus loin, afin d’apporter une paix durable. D’autres fois, un peu de pédagogie suffisait à faire comprendre que personne n’était menaçant, que chacun essayait simplement de protéger les siens et son territoire. Dans tous les cas, la résolution de ce genre d’affaires prenait toujours un temps considérable. Le changement de sujet n’était pas tout à fait plaisant, il n’était pas du genre à aimer parler conflits familiaux, mais il comprenait l’envie de son ami de se confier ainsi. Tout cela devait énormément le peser.

« J’imagine en effet que ça ne doit pas l’être. Mais cela finira par se faire, il faut lui faire confiance. »

C’était après tout une jeune femme intelligente, il n’y avait donc aucun doute quant au fait qu’elle finisse par se faire à cette nouvelle vie familiale. Le sujet revint sur l’été et notamment le sien, et il haussa les épaules.

« Un peu de randonnée dans les Highlands, ce genre de choses. »

Réponse rapide et large, comme il en avait le secret. Encore une fois, parler de lui ne lui plaisait pas, même pour des choses aussi triviales. Cela pouvait certainement paraître idiot, mais il avait toujours fonctionné ainsi. Diriger la conversation vers leur métier semblait la meilleure option, c’était l’un de ceux dont il adorait parler, sans jamais en être gêné. Il sourit doucement face à la réponse qui lui était faite, se reconnaissant un peu dans ce discours. Lui avait toujours pensé que ce métier pouvait être fait pour lui, mais il avait en général cette même excitation à l’approche du mois de septembre.

« Tout est prêt, à l’exception de quelques détails. Je suis tout à fait d’accord avec toi, c’est toujours quelque chose d’assez excitant, d’enfin retourner au travail. Mais j’avoue que le stress des premières rentrées à Poudlard n’est pas encore tout à fait passé.. »

Il lui faudrait certainement des années avant que l’habitude ne lui fasse oublier ce stress, ça avait été le cas pour Ilvermorny après tout.

Levi & Nicholas

New year, new.. Something

J’avais écouté ce qu’il avait à dire, acquiesçant au passage. Je ne connaissais pas grand-chose à ce domaine, ou plutôt à ce genre de missions. Les créatures magiques m’avaient toujours intéressées, mais je n’avais jamais prévu de bosser dans ce domaine là, l’astronomie m’ayant séduit bien trop rapidement -et fortement- pour que j’envisage de faire autre chose. Du coup, même si c’était des cours que j’avais appréciés quand j’étais à Poudlard, j’étais loin de pouvoir dire que je savais en quoi consistaient ce genre de missions. Tout au plus, j’aurais les grandes lignes, mais ça s’arrêterait là. « Je vois, ouais. Faudra que tu m’en dises plus, un jour, si ça ne te dérange pas. Pas sur cette mission-là spécifiquement, mais sur les missions en général, je dois dire que je suis assez curieux de savoir comment ça marche. Mais si tu ne veux pas, il n’y a pas de problème. » Levi n’avait jamais été du genre bavard, ce qui expliquait aussi que ça se passe aussi bien avec lui. Je n’avais rien contre les gens expansifs, évidemment, mon ex-femme en faisait partie, après tout. C’est juste que j’avais plus de mal à être réellement à l’aise avec eux, finissant rapidement par me contenter de les écouter parler sans avoir la moindre envie d’en caser une, ou quoique ce soit du genre.

Quant à ma fille.. C’était plus compliqué. Elle était la prunelle de mes yeux, je l’aimais clairement plus que tout, ça c’était certain. Et j’avais longtemps estimé que ce qu’on avait était unique et que rien ne pourrait le briser.. Jusqu’à ce que je sois celui qui foute tout en l’air, d’après elle. Au début, j’avais compris, elle avait besoin de temps pour se faire à tous ces changements, mais cela faisait longtemps, maintenant, alors j’avais du mal à savoir de quoi elle avait besoin. Une partie de moi le savait, elle avait besoin d’espace et clairement, je faisais tout mon possible pour lui donner ce fameux espace, mais pour l’instant ça paraissait inutile. Dans tous les cas, j’étais capable de tout pour que les choses s’arrangent entre nous, même si ça voulait dire m’éloigner autant que nécessaire. Je m’étais contenté d’hausser les épaules, prenant une gorgée de la boisson présente devant moi. « J’imagine que tu as raison, oui. » Mais ce n’était pas évident, de faire confiance à une personne que j’avais l’impression de ne plus connaître. Mais c’était comme pour le reste, j’allais devoir faire avec.

J’avais acquiescé quant à son choix de destination. « C’était un bon choix. » Clairement pas besoin d’en dire plus, le sujet était clos et on le savait tous les deux. Celui de la rentrée, par contre, ne faisait que commencer et c’était un sujet de plus sur lequel on partageait un avis similaire. Ca faisait pas mal de temps que le stress m’avait quitté quant au fait de devoir préparer la rentrée, mais j’avais connu ça pendant les premières années. Chez moi, c’était causé par une forme de perfectionnisme bien trop forte pour être contrée ou, tout simplement, ignorée. Puis, avec le temps, j’avais déterminé que, peu importe si je me prenais la tête ou non, il y aurait des élèves et étudiants satisfaits, et d’autres qui ne le seraient pas. Ca ne voulait pas dire que je m’en fichais, loin de là, ça voulait tout simplement dire que je connaissais les limites de ce que je pouvais influencer ou non. « Les premières rentrées ne sont jamais les plus simples, je ne peux que te l’accorder. Mais de ce que j’ai cru entendre dire par les bruits de couloir, les élèves ont l’air de t’apprécier, donc profites en. » Bon, j’avais pas tant d’échos que ça, en grande partie parce que je passais mon temps dans mon coin, à faire en sorte de rester loin des foules. Mais ça ne changeait rien au fait que j’entendais certaines choses.