Event ϟ Pumpkin carving.

Pumpkin carving

C’était vraiment bizarre cette idée, quand même. Mais pourquoi pas. Halloween n’était pas une fête que les Ollivander avaient trop l’habitude de célébrer, mais Pax avait pris le pli de le faire depuis son arrivée au château et – il ne l’avouerait que sous la torture – ça lui aurait manqué s’ils avaient arrêté de le faire. Il avait ri et levé les yeux au ciel en voyant le petit mot dans la Salle Commune, se disant que personne – pas même cette drôle d’énergumène de Malfoy – n’aurait l’audace (peut-être qu’il avait dit les couilles, à voix haute, sur le coup, peut-être) de changer quoi que ce soit aux sempiternelles traditions scolaires de ce cher château. Eh bien pour une fois, il avait eu tort. Il s’était donc rendu – comme une demi-douzaine d’autres personnes – à la Grande Salle, un objectif bien précis en tête. Bien entendu, l’idée de trifouiller des citrouilles et de les rendre les plus effrayantes possible lui plaisait énormément, mais c’était la perspective de défi qui le réjouissait le plus. Quel défi, au juste ? Eh bien, c’était très simple, au fond. La professeure d’arts l’avait très bien dit ; les baguettes n’étaient pas autorisées et la magie interdite également. Sauf que – contrairement à la plupart de ses camarades bas de plafond – Pax maniait la magie sans baguette. Pas à la perfection, certes, mais suffisamment pour pouvoir se débrouiller. Il avait donc en tête une idée plus que simple : il allait réussir à utiliser la magie au moins trois fois sans jamais se faire avoir. C’était brillant et tout à fait à son niveau. Bien évidemment, personne n’était dans la confidence, parce qu’il n’énonçait jamais ses plans ni à voix haute, ni par écrit. La seule à savoir ce qu’il avait dans la tête, c’était Evie. Cependant, ce n’était pas réellement de sa faute à lui, puisque c’étaient en réalité les longues années passées ensemble qui avaient donné à sa meilleure amie cette capacité incroyable à lire dans sa tête sans qu’il ne l’y ait invitée. Foutue Evie. Il l’adorait.

Il lui avait d’ailleurs donné rendez-vous pour se joindre à lui dans cette activité fort peu sorcière, se disant qu’elle serait probablement partante. Elle était toujours partante. Il l’avait attendue exactement deux minutes trente-quatre secondes – cette montre moldue qu’il portait sans arrêt était un superbe investissement – avant de décider que c’était trop long et d’entrer dans la Grande Salle seul, se dirigeant vers l’une des citrouilles laissées à disposition. Il la posa face à lui et se mit à la regarder, les yeux légèrement plissés, pouce sous le menton, index sur la bouche. Comment la rendre aussi effrayante que possible ? La tâche serait ardue, mais il était persuadé qu’il allait y parvenir. Après tout... Il réussissait toujours à obtenir exactement le résultat qu’il désirait.